PKK dissolution: The long goodbye to vanguardism / Dissolution du PKK : le long adieu à l'avant-gardisme
ericalkaest@fedi.thechangebook.org
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La décision de mettre fin au cycle de polarisation armée avec l'État turc pourrait marquer un tournant vers un horizon révolutionnaire plus contemporain, fondé non pas sur la substitution des élites, mais sur la participation des masses. Le Rojava entre lui aussi dans une nouvelle phase. Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont signé un accord initial avec le gouvernement central syrien pour entamer des négociations en vue de la reconnaissance officielle du statut d'autonomie de la région, non pas en tant qu'État-nation indépendant, mais en tant que composante décentralisée d'un système politique syrien réinventé. Si les efforts passés ont été bloqués sous Assad, l'évolution des rapports de force a rouvert la voie du dialogue. Les idées de confédéralisme et de libération des genres sont peut-être plus proches que jamais d'une concrétisation plus large et d'un ancrage territorial. Malgré les graves dangers liés aux négociations avec le régime djihadiste syrien, l'administration kurde poursuit ses efforts, cherchant à être reconnue comme une entité autonome au sein d'une région fracturée et centralisée.
Cette évolution coïncide naturellement avec la dissolution du PKK. En Turquie, ces développements pourraient remettre en cause le discours fondateur du régime. Pendant des décennies, Ankara a utilisé la qualification du PKK d'organisation terroriste pour justifier des opérations militaires, la répression politique et le ciblage d'organisations kurdes, de journalistes et d'alliés internationaux. Elle a affirmé que toutes les structures kurdes – du PYD aux YPG/YPJ et aux FDS – étaient des façades du PKK. Avec la dissolution du PKK, la justification juridique de cette stratégie est affaiblie. Si le discours de l'État persiste, sa crédibilité – notamment internationale – pourrait s'éroder. Cela pourrait offrir à Erdoğan l'opportunité d'adopter une approche politique reconnaissant l'autonomie kurde en échange de stabilité intérieure et d'un pouvoir constitutionnel. Les récentes promesses d'Ankara de soutien financier aux régions à majorité kurde – qui représentent environ 15 à 20 % du territoire turc et abritent environ 12 à 17 millions de personnes – pourraient témoigner de ce changement.
La grande question est de savoir si le régime autoritaire turc permettra une telle approche démocratique, ou s'il forcera le mouvement kurde à renouer avec l'insurrection armée. Par le passé, le PKK a tenté à plusieurs reprises de retirer ses forces de Turquie, mais à chaque fois, le processus a été interrompu par l'État turc.
L'avenir est incertain. L'histoire de la trahison est profonde, et les risques de cooptation ou de nouvelle répression demeurent. Pourtant, le mouvement kurde a fait preuve d'une extraordinaire adaptabilité, ancrée dans une résistance vécue et un imaginaire révolutionnaire. Si c'est la fin du parti, cela pourrait bien marquer le début de quelque chose de plus profond : une alternative apatride luttant pour sa survie au milieu des ruines de l'État-nation patriarcal.
(traduction auto d'un extrait de l'article)
source (EN) et liens corollaires : https://freedomnews.org.uk/2025/05/19/pkk-dissolution-the-long-goodbye-to-vanguardism/#
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