Dans sa préface aux Anarchistes espagnols, Murray Bookchin rappelle « la place conséquente » que la guerre civile qui s’est déroulée dans la péninsule ibérique de 1936 à 1939 a occupé au cours de son adolescence. « Membre des Jeunesses communistes, je m’étais porté volontaire pour prendre part aux combats, mais on m’avait refusé en raison de mon âge. » Et d’ajouter que « j’ai tout de même fini par en savoir assez sur la situation pour rompre complètement avec les staliniens et commencer à sympathiser avec d’autres mouvements, d’abord antistaliniens puis socialistes libertaires ». Support d’un tournant idéologique, la guerre d’Espagne a été un jalon déterminant dans la vie du théoricien états-uniens. Son œuvre en porte-t-elle la trace ? Quel héritage de l’anarcho-syndicalisme chez Bookchin ? C’est ce qu’analyse ici le philosophe Christian Solioz en revenant sur la traduction récente et inédite, aux éditions Lux, des Anarchistes espagnols.