"Nouvelle nuit d'affrontements entre antifascistes et néonazis en GrÚce.
ATHĂNES : DES NAZIS ONT TENTĂ DE BRĂLER VIVES DES PERSONNES DANS LE MĂTRO ! (VIDĂOS)
Dans la station de métro Monastiraki, juste à cÎté de l'Acropole et de la zone touristique de Plaka, un groupe de 40 néonazis a tendu une embuscade à un petit groupe d'anarchistes et de réfugiés qui rentraient d'une manifestation.
L'effet de surprise a été terrible : cinq personnes ont été blessées dont une gravement. Malgré l'alerte donnée par plusieurs passagers du métro et la présence confirmée d'une quinzaine de MAT (CRS) qui montaient la garde juste au-dessus des escaliers, exactement à l'entrée de la station Monastiraki, l'intervention de la police a bizarrement tardé.
Les policiers ne sont descendus que quand les néonazis ont sorti un bidon d'essence pour brûler vives les personnes prises au piÚge dans un wagon et commencé à répandre le liquide inflammable sur le sol :
https://vid.puffyan.us/watch?v=TatQ1wbRqecAutre bizarrerie Ă noter : alors que l'agression Ă©tait caractĂ©risĂ©e et qu'elle pouvait engendrer la mort des personnes prises au piĂšge (comme le confirmait les alertes tĂ©lĂ©phoniques d'autres passagers de la rame), la police a dĂ©libĂ©rĂ©ment choisi de laisser partir les nĂ©onazis, tout en empĂȘchant les photoreporters de les filmer dans leur fuite.
Dans la vidĂ©o ci-dessous, on voit mĂȘme un policier aider un nĂ©onazi Ă rĂ©cupĂ©rer son casque, en le poussant vers lui, sans mĂȘme feindre de le poursuivre :
https://inv.tux.pizza/watch?v=9B8PdPoylGEDeux poids, deux mesures : car au mĂȘme moment, dans plusieurs rues aux alentours, des policiers multiplient les actes de violence sur des militants de gauche et antiautoritaires, et vont jusqu'Ă menacer des adolescents.
Dans la vidéo ci-dessous, filmée place Viktoria (à deux kilomÚtres de Monastiraki) on voit un groupe de policiers s'acharner sur un antifasciste resté au sol, et continuer à le rouer de coups à tour de rÎle :
Μπάτσοι χτυπούν για ώρα ανυπεράσπιστο άνθρωπο που βρίσκεται στο έδαφος
by Guerilla Media on YouTubeUne fois de plus, il n'est pas difficile de voir qui sont les vrais ennemis du pouvoir et qui sont ses petits copains. Le gouvernement a beau reprendre la vieille chanson selon laquelle "les extrĂȘmes se rejoignent" (sic), nous voyons bien en rĂ©alitĂ© qu'il fait parfaitement la diffĂ©rence entre les uns et les autres.
Et puis surtout, examinons les mots utilisĂ©s Ă longueur d'infos tĂ©lĂ©visĂ©es : qu'est-ce qui est "extrĂȘme" ?
Vouloir la liberté authentique et l'égalité réelle dans une société accueillante et solidaire ? Ou bien, à l'inverse, multiplier les lois liberticides, contrÎler notre existence dans tous les domaines, durcir toujours plus le capitalisme en exploitant les "ressources humaines" et la Terre toute entiÚre ?
Non, bien sûr, ce n'est pas nous qui sommes des "extrémistes", mais les dirigeants qui nous oppriment et pratiquent la politique de la terre brûlée. Les hommes d'affaires capitalistes ne valent pas mieux que les néonazis, sauf qu'ils provoquent la souffrance et la mort des plus précaires tout en montrant leur sourire carnassier dans leur costume trois piÚces ou leur tenue décontractée de hipster. Les dirigeants capitalistes distillent le fascisme dans la société sans montrer leur vrai visage, avec bienséance et démagogie, pendant que les fascistes estampillés se comportent en bas du front, attaquent brutalement nos squats d'accueil pour les exilés ou perturbent nos cuisines solidaires gratuites.
Ce n'est pas aider les prĂ©caires grecs et migrants qui est extrĂȘme ; c'est construire et dĂ©fendre Ă tout prix une sociĂ©tĂ© basĂ©e sur les inĂ©galitĂ©s et les discriminations.
Ce n'est pas vouloir prendre nos vies en mains et dĂ©cider nous-mĂȘmes de notre avenir qui est extrĂȘme ; c'est continuer Ă obĂ©ir aux diktats des dirigeants politiques choisis et favorisĂ©s par les dirigeants Ă©conomiques.
Nous ne sommes pas en dĂ©mocratie au sens originel du terme, c'est-Ă -dire directe. MĂȘme pas en dĂ©mocratie parlementaire, vu que dans la plupart des pays, les Ă©lus ne font qu'obĂ©ir Ă la ligne imposĂ©e par le parti au pouvoir au lieu d'oser la controverse et le dĂ©bat. Pire encore : le cas de la France oĂč l'article 49.3 est utilisĂ© Ă tout bout de champ par le gouvernement qui ne laisse mĂȘme plus discuter son parlement de notables locaux, dont il n'a pourtant rien Ă craindre. Bref, nous sommes encore dans la prĂ©histoire politique de l'humanitĂ©.
Nous ne sommes pas non plus dans une sociĂ©tĂ© voulant mettre en Ćuvre la devise "LibertĂ©, ĂgalitĂ©, FraternitĂ©", puisque l'Ătat et sa police empĂȘchent rĂ©guliĂšrement celles et ceux qui luttent vraiment pour cet objectif en construisant des projets parfaitement en adĂ©quation avec ces trois mots : accueillir des sans abris dans des bĂątiments vides, agir contre les inĂ©galitĂ©s sociales, manifester contre les injustices, diffuser un autre imaginaire social.
C'est vrai, le capitalisme ne cherche pas à nous brûler vifs dans un wagon de métro, mais il nous fait crever à petit feu dans un monde dévasté.
Qu'importe, nous n'avons pas peur des ruines, comme le disait un certain Durruti, nous avons un monde nouveau dans nos cĆurs."
Y.Y. yannis youlountas