Cette société antique est tellement inspirante : Une société de villages fonctionnant sur un schéma de grappe, avec des villages reliés à un centre de stockage interconnectés avec les autres centres, certainement pour mieux organiser la circulation des matières, nourriture et productions.
Aucune ville, aucune muraille dans cette Sardaigne d'il y a près de 4000 ans. Ce sont les phéniciens qui amenèrent la modélisation rectangulaire (et verticale) 800 ans avant notre ére dans cette société circulaire et égalitaire.
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NuraghesQuelque huit mille vestiges monumentaux, les nuraghes, sommeillent en Sardaigne. Quel était le peuple de bâtisseurs qui les a édifiés ? En suivant une nouvelle campagne de fouilles, ce documentaire lève le voile sur une civilisation oubliée, apparue il y a trois mille huit cents ans.
En Sardaigne, deuxième plus grande île de la Méditerranée, se cachent les vestiges d’une civilisation oubliée, dont l'empreinte a été miraculeusement préservée. Durant un millénaire, au cours de l’âge du bronze et du premier âge du fer (entre environ 1800 et 800 avant J.-C.), alors que l'Égypte pharaonique construit ses dernières pyramides, un peuple prospère, à l’écart des autres cultures méditerranéennes, édifie de hautes tours à l’allure de forteresses : les nuraghes. Environ huit mille de ces énigmatiques sentinelles de pierre, parfois nichées dans des lieux inaccessibles au cœur de la végétation, sont disséminées sur le territoire sarde. Car si les communautés nuragiques ignorent l’écriture, ces ingénieux bâtisseurs témoignent d’une étonnante maîtrise architecturale, qui se complexifie au fil des siècles, notamment avec la technique de la tholos, ces rangées circulaires de pierres superposées, au diamètre de plus en plus étroit jusqu’à la fermeture en dôme. Organisée en villages interdépendants, sans pouvoir central, cette société pacifique pratiquait l’élevage et la polyculture – céréales, mais aussi vignes et fruits. Ses membres fabriquaient aussi quantité de figurines en bronze, les bronzetti, qui livrent de précieux enseignements sur leur quotidien, telle la statuette de ce porteur d’offrandes, des focaccie sur l’épaule. Des sépultures mégalithiques en forme de têtes de taureau, appelées les "tombes des géants", fournissent aussi des indices sur les pratiques funéraires de ce peuple, qui enterrait ses morts collectivement, sans distinction de sexe, d’âge ou de rang social. À partir du XIIe siècle avant J.-C., les rituels religieux se multiplient et s’intensifient. Certains sont liés à l’eau, comme en témoignent les sanctuaires, puits et fontaines sacrées, érigés par les Nuragiques à cette époque.
Fascinant héritage Longtemps ignorée, la civilisation nuragique ne commence à susciter l’intérêt que dans la seconde moitié du XXe siècle. Dispersé dans les plaines et les montagnes sardes, son fascinant héritage passionne aujourd’hui les archéologues. Quel était ce peuple égalitaire, isolé sur son île, mais dont l’étude révèle qu’il a eu des échanges avec d’autres cultures ? Quels étaient son mode de vie, ses croyances et ses rites ? Comment expliquer son extraordinaire éclat pendant près de mille ans ainsi que son déclin ? En suivant le travail des archéologues et des scientifiques qui s'emploient à en percer les secrets, sur le terrain comme en laboratoire, ce documentaire lève le voile sur l'une des cultures les plus originales qu'ait connues la Méditerranée.