J’ai déjà longuement écrit sur les nombreuses raisons – parfois assez évidentes – pour lesquelles le discours des « influenceurs » et « influenceuses » écolos comme Cyril Dion et Camille Etienne correspond à un plaidoyer en faveur d’un impossible et indésirable verdissement du capitalisme. Cyril Dion fait même ouvertement la promotion des travaux d’un entrepreneur et auteur états-unien, Paul Hawken, qui prône un « capitalisme naturel » ou « capitalisme propre ». Dion et Etienne affirment en gros qu’un capitalisme industriel « durable » est possible, basé sur des technologies dites « vertes » et des énergies dites « renouvelables » plutôt que sur les fossiles ou le nucléaire. Aucune remise en question des fondements du capitalisme – du principe du travail, du principe de la production de marchandises, du principe de la production de valeur marchande, du principe de la propriété privée, foncière, héréditaire, etc. – dans leur discours. Dion et Etienne proposent de conserver l’essentiel du monde moderne (système et infrastructures industrielles, routes, voies ferrées, internet, État, système marchand), mais prétendent pouvoir le rendre durable/vert/écolo/démocratique.(...)