Ne nous libérez pas, on s'en charge - Contre tribune Collectif FFF (Femmes Féministes du Fédiverse) - Eric Libertad

Eric Libertad

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Ne nous libérez pas, on s'en charge - Contre tribune Collectif FFF (Femmes Féministes du Fédiverse)

2025-03-10 01:55:34

Eric Libertad

ericalkaest@fedi.thechangebook.org

PrincesseConnasse ™ a écrit publication qui suit Sun, 09 Mar 2025 23:00:20 +0100

Alors, merci pour le soutien, pour votre aide, pour vos corrections, pour votre engagement ! Avec @MadameMollette , on a trouvé la solution la plus simple. On va essayer d'envoyer la tribune à @mediapart sur le blog.
On a décidé de signer en notre nom à toutes : Collectif FFF (Femmes Féministes du Fédiverse) plutôt que de récolter des signatures.
Et voilà le bébé !
Le alt ne tient pas alors je copie le texte dans les pouets suivants.

On ne choisit pas son féminisme, il n’y a ni offre, ni choix, ni alternatives.

Méfiez-vous des contrefaçons, des propositions d’un féminisme bon ton, un féminisme bourgeois, un féminisme « acceptable ».

Un féminisme qui se limite à défendre deux ou trois mesures qui paraissent respectables (mais pour combien de temps), deux ou trois mesures pour faire semblant, mais pas davantage, il ne faudrait pas abuser, ni aller trop vite, ça « nuit à la cause ».

Bref un faux grossier, un anti-féminisme, moche, et sale, qui se cache sous des déguisements et des mensonges.

Méfiez-vous des champions de l’enfumage pseudo intellectuel, qui servent une mauvaise soupe directement sortie des usines à bullshit.

Méfiez-vous des spécialistes de l’escroquerie qui balancent des concepts comme des confettis de foire : « laïcité, république, communautarisme, indigénisme ». Qui commencent leur propos en étalant leur diplôme de féminisme et leur label de bons féministes auto-décerné, tant ils sont conscients que leur propos ne leur laisse plus beaucoup de crédibilité.

Ce 8 mars, on nous inflige une foutue tribune lamentable.

Pendant ce temps-là, les droits des femmes sont en danger, pas lointain, pas hypothétique, un danger présent, pressant, mortel. Les femmes sont les premières victimes des fascismes, des dictatures, des guerres, elles sont violentées, violées, niées, asservies, vendues, réifiées, plongées dans l’obscurité.

De façon plus sournoise, visqueuse, chaque avancée des droits des femmes déclenche un backlash énorme, une gifle violente, de celles qui font reculer et contraignent à recommencer inlassablement, à trouver le courage de se relever et de se battre pour avancer de nouveau.

Alors nous n’avons pas le luxe de choisir entre les féminismes, de plaire aux hommes effrayés de perdre leurs pouvoirs et leurs repères, de plaire aux bourgeois, aux nantis, aux détenteurs du pouvoir, aux croisés de toutes les religions, aux faux laïcs, aux hommes blancs de 50 ans qui pleurent dans des journaux complaisants, aux militants de l’extrême droite qui pleurent dans leurs media sur mesure.

On n’a plus le temps, on n’a plus les moyens, on ne vous supporte plus, on ne veut plus vous entendre. Dégagez !

Vous êtes malfaisants, nuisibles, mortifères. Dégagez !

De fait, vos propos consistent exclusivement à détruire les combats féministes.

À enterrer le mouvement me too.

À attaquer les militantes, les associations, les organisations qui travaillent sur le terrain.

À critiquer les décisions de justice, à voler au secours de vos amis mis en cause.

À couvrir les décennies de silence, de vos silences.

À récupérer les combats féministes pour les mettre au service de vos propagandes, toutes les propagandes, car la récupération vient de tous les côtés.

À parler d’autre chose, à noyer les évidences sous de faux débats, à nous faire perdre du temps.

Nous voulons êtres entendues.

Nous, femmes inconnues, féministes, de toutes générations, de toutes classes sociales, nous sommes celles que vous ne verrez jamais sur les plateaux télé, que vous n'entendrez jamais à la radio, que vous ne lirez jamais dans les journaux.

Nous sommes cis, trans, lesbiennes, hétéros, assexuelles, binaires, non-binaires, valides, handies, précaires, pauvres, aisées, de toutes confessions, de toutes origines, voilées, non voilées, athées, croyantes, blanches, racisées. Nous sommes filles, soeurs, femmes, mères, ou pas. Nous sommes de tous les milieux, de la ville, de la campagne, de toutes les classes sociales. Nous militons depuis des décennies, depuis quelques années, depuis quelques mois ou nous ne militons pas. Nous sommes victimes, nous sommes témoins, nous sommes simplement conscientes de ce que vivent nos sœurs. Nous sommes toutes, nous sommes une. Nous sommes « une femme » et nous sommes toutes les femmes. Nous sommes la moitié de l’humanité.

Nous sommes du même avis, d’avis différents, nous sommes de tous les partis et nous ne sommes d’aucun. Nous avons tort, nous avons raison, nous nous trompons, nous commettons des erreurs, nous les assumons, nous les renions. Nous sommes féministes. Nous sommes modérées, nous sommes radicales, nous sommes extrémistes, nous sommes toutes celles qui croient que notre parole ne doit jamais être confisquée par quelques un.e.s.

Nous croyons à l'union de nos luttes.

Nous croyons que nous sommes toutes sœurs.

Nous croyons que plus vous voudrez nous désunir et plus nous porterons haut notre voix.

Nous croyons que vous êtes le passé et que nous sommes l’avenir.

Vous ne nous connaissez pas mais nous sommes là, ici, maintenant et toujours.

Vous êtes 12 personnes connues et vous prétendez parler en notre nom. Nous sommes des milliards et nous sommes anonymes mais nous nous battons chaque jour pour nos droits, pour nos mères, pour nos sœurs, pour nos filles.

Ne nous libérez pas. On s’en charge

#feminisme #tribunefeministe