Le 11 mai 1933, mort de Virgilia D'ANDREA, à New York.
Poétesse, militante et active propagandiste de l'anarchisme et de l'anarcho-syndicalisme italien.
Elle est née le 11 février 1890 à Sulmona (Italie). Orpheline très jeune, elle est placée à l'âge de 6 ans dans un collège catholique. En rébellion contre l'institution et l'ordre social, elle développe son intelligence en trouvant refuge dans les livres et la poésie. En 1909 elle obtient son diplôme d'institutrice et quitte le collège religieux pour enseigner pendant quelques années dans les Abruzzes. Au début de la Première Guerre mondiale, elle fait le choix d'un engagement politique actif en prenant part à des conférences contre l'intervention de l'Italie dans la guerre impérialiste. Elle y rencontre des anarchistes et rejoint le mouvement libertaire.
En 1917, l'avocat M. Trozzi, l'accompagne à Impruneta pour rencontrer l'un des principaux représentants du mouvement anarchiste Armando Borghi, interné pour avoir soutenu des positions anti-interventionnistes après les agitations de la "Settimana Rossa" (Semaine Rouge).
Elle devient la compagne et la collaboratrice d'Armando, qui est le secrétaire national de "l'Unione Sindacale Italiana" (U.S.I) (Union Syndicale Italienne) et le responsable de son organe de presse, l'hebdomadaire "Guerra di classe". Elle se livre alors entièrement à la propagande, donnant des conférences dans toute la péninsule, écrivant des articles et des poèmes chargés de foi et d'amour pour l'humanité. Le 27 octobre 1920, Virgilia connaît à son tour la prison, elle doit répondre aux crimes de "conspiration contre les pouvoirs de l'État, à l'incitation à l'insurrection, à l'incitation à commettre des crimes et à l'apologie du crime". Quand le 30 décembre suivant elle sort de prison, c'est tout sauf une femme abattue et le couple peut revenir au militantisme actif et parcourir l'Italie pour y faire des tournées de conférences.
Virgilia assumera seule, durant le séjour en prison de Borghi à Isernia en 1921, la publication de "Guerra di classe" et la continuité des liens avec le mouvement.
Elle devient ensuite une dirigeante éminente de l'U.S.I, d'abord à Bologne puis à Milan. Outre ses discours et conférences, elle écrit dans "Guerra di classe" et "Umanità Nova". Elle se liera d'amitié avec Errico Malatesta qui, préfacera son premier recueil de poésies "Tormento" (Milan, 1922).
En mars 1922, elle participe au 4ème congrès de l'U.S.I, où le secrétariat lui est à nouveau confié, avec Borghi. Fin 1922 le couple est à Berlin pour participer au Congrès de la nouvelle Internationale (AIT) antiautoritaire. Le séjour à Berlin est très enrichissant, mais il marque le début de l'exil et de la maladie. En effet elle ne peut retourner en Italie parce qu'une nouvelle plainte pour "incitation criminelle" pèse sur elle après la publication de "Tormento" et en tant que militants antifascistes, ils sont menacés de mort pour leur activités, surtout après la "marche sur Rome" des fascistes. Après Berlin, ils se rendent à Amsterdam où ils assistent au congrès de l'AIT (1925) puis à Paris où ils vivent une période plus sereine dans le milieu de l'antifascisme. Résidant rue de Malebranche dans le Quartier Latin, elle s'inscrit à la Sorbonne et fonde la revue "Veglia" dont 8 numéros sortiront entre mai 1926 et novembre 1927, elle y soutient Sacco et Vanzetti : "Veglia" veut être "la revue de tous les anarchistes, il est proposé de travailler pour une union spirituelle solide entre nous, une union si nécessaire pour la défense de l'essence vitale de l'anarchisme".
En 1928, elle quitte Paris pour rejoindre les Etats-Unis où elle retrouve Armando qui s'y est installé depuis 1926. Virgilia, bonne conférencière, participe avec son compagnon à des meetings et collabore au journal anarchiste "L'Adunata dei Refratari". En 1932, elle écrit à Malatesta : "Je continue à travailler, même si la santé reste très délicate". Elle subit la même année une première opération chirurgicale pour une atteinte cancereuse, mais poursuit l'écriture de son dernier livre "Torce nella Notte"(Torche dans la nuit), New York, 1933. Hôspitalisée le 1er mai 1933, elle n'a que 45 ans, lorsque elle meurt ce 11 mai à l'hôpital de la 5ème avenue de Manhattan.
Outre les ouvrages déjà cités elle nous laisse aussi "L’ora di Maramaldo" (Paris, 1925) et les collections posthumes de ses conférences "Chi siamo e cosa vogliamo/ Patria e religione" (Qui sommes nous et que voulons nous / Patrie et religion), Newark, 1947, et "Richiamo all’anarchia"(Appel à l'anarchie), Cesena, 1965.
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