Refus d’assignation à résidence – Un état des lieux de la part du comité de solidarité
Lors de l’audience du 20 juin 2025 du procès de Maja, au tribunal de Budapest, le juge a rejeté la demande d’assignation à résidence de Maja, en raison d’un supposé risque de fuite. À notre avis, celle-ci est une décision qui a des lourdes conséquences politiques.

1) Le juge hongrois a empêché une solution politique. Avec l’assignation à résidence de Maja, les trois parties – Maja, la Hongrie et l’Allemagne – auraient pu mettre fin à cette affaire en sauvant les apparences : Maja, même si elle/il n’avait pas obtenu d’être renvoyé.e en Allemagne, aurait quand même eu une amélioration considérablement sa propre situation et aurait pu ainsi mettre fin à sa grève de la faim. La Hongrie aurait toujours eu Maja sur place, en son pouvoir, et aurait pu continuer ce procès-spectacle, avec Maja en tant que figurant.e, mais aurait empêché une nouvelle escalade de la grève de la faim. L’Allemagne aurait pu se débarrasser du problème politique posé par cette grève de la faim, éviter, à l’intérieur, l’escalade du scandale judiciaire à cause de l’extradition de Maja, et n’aurait pas été obligée de chercher un conflit diplomatique avec la Hongrie en ce moment critique. Cette solution politique, telle qu’elle a fonctionné dans le cas d’Ilaria Salis, n’est pas devenue réalité.
2) Étant donné qu’il n’est plus question d’une assignation à résidence en Hongrie, la seule solution envisageable est la satisfaction de la requête avec laquelle Maja a commencé sa grève de la faim – son renvoi en Allemagne.
3) Le rejet de la demande d’assignation à résidence montre aussi qu’il n’y a pas eu de pression diplomatique sur la Hongrie de la part de l’Allemagne ou qu’elle n’a pas été suffisante. Cela nous montre, à son tour, que la pression du mouvement de solidarité sur le gouvernement allemand doit être considérablement accrue.
En outre, nous devons tenir compte du fait que Maja est en grève de la faim depuis deux semaines et demie. Aujourd’hui, c’est le 18ème jour de sa grève de la faim. Nous devons supposer que Maja passera bientôt de la phase de dégradation à la phase critique de la grève de la faim. Après la phase de dégradation, dans laquelle le corps affamé passe en régime d’économie et dégrade muscles et graisses, dans la phase critique les organes arrivent à leurs limites, ce qui entraîne de plus en plus de dysfonctionnements. Avec le début de la phase critique, qui peut survenir à tout moment, chaque jour supplémentaire de grève de la faim peut entraîner des dommages à long terme, et même irréparables, pour la santé.
Dans ce contexte, en tant que comité de solidarité pour la grève de la faim de Maja, nous appelons à augmenter le niveau d’action, après la fin des journées d’action actuellement en cours. Nous appelons à toutes les formes de protestation pacifique [pourquoi se limiter à ça ? NdAtt.], afin d’augmenter la pression sur les responsables en Allemagne.
Nous demandons à tout le monde de ne pas mettre en avant une appartenance à une quelque organisation, lors des appels et de la conception d’actions pour Maja. Il doit y avoir le moins d’obstacles possibles à la participation aux actions de gens de tout l’éventail de la gauche et aussi de la société civile.
En plus, nous invitons tout le monde à venir à Iéna, le 28 juin 2025. Nous allons faire une manifestation, à l’occasion de l’anniversaire de l’extradition illégale de Maja vers la Hongrie [voir ici ; NdAtt.]. Elle commencera à 17 heures, au Holzmarkt, à Iéna.
Maja est fermement déterminé.e à poursuivre sa grève de la faim. Maja l’a déclaré au tribunal le 20 juin 2025, après le rejet de sa demande d’assignation à résidence.
Iéna, 22 juin 2025, 18ème jour de grève de la faim.
Comité de solidarité pour la grève de la faim de Majasource : https://attaque.noblogs.org/post/2025/06/23/budapest-hongrie-lassignation-a-residence-refusee-a-maja/#
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