Sur le blog de l'initiative Olga Taratuta, de solidarité avec les déserteurs, insoumis, réfugiés, Russes, Belarus et Ukrainiens :
1000 jours de guerre de Poutine en Ukraine … mais aussi sur le « front intérieur » contre les syndicalistes russes
https://nowar.solidarite.online/blog/1000-jours-de-guerre-de-poutine-en-ukraine-mais-aussi-sur-le-front-intérieur-contre-les-syndicalistes-russes19 Novembre 2024. 1 000 jours que les chars de la Fédération de Russie ont pénétré le territoire ukrainien, et y sèment la mort et la désolation.
Mais la guerre de Poutine ne se joue pas que sur le front « extérieur ». Elle se joue aussi sur le « front intérieur », contre tous ceux qui en Russie osent contester la guerre, ou même simplement osent s’exprimer librement et réclamer le respect de leur dignité.
Ainsi, la liberté syndicale est attaquée et criminalisée, afin de faire taire les voix dissidentes chez les travailleurs. Ci-dessous un communiqué paru sur le site internet de la section en Russie de l’AIT, la KRAS-AIT, à propose d’Anatoly Bannykh, président du syndicat indépendant de l'usine automobile "AZ Oural" dans la ville de Miass, et dernière victime connue de la chasse des autorités russes aux syndicalistes.
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Syndicat Indpendant usine uraljpg
Alors que les ouvriers de cette usine avaient prévu d’organiser un arrêt de travail le 18 novembre pour réclamer que leur prime soit intégrée dans leur salaire – ce qui n’est pas à proprement parler révolutionnaire, mais démontre une certaine liberté de pensée et d’action - la direction de l'usine avec l’aide des autorités ont tenté de perturber l’action des travailleurs de l'usine en arrêtant préventivement le président du syndicat indépendant avant la journée d’action prévue.
Le texte du syndicat, diffusé sur les réseaux sociaux, dit notamment : « Le 15 novembre 2024, sur son lieu de travail, des policiers sont venus arrêter brutalement et en usant de la force le président du syndicat Anatoly Vladimirovitch Bannykh.
Cette détention est directement liée à la grève imminente des travailleurs de la brigade de montage des plates-formes. Après l'arrestation d'Anatoly, tous les travailleurs de la brigade ont été appelés un par un au bureau du Chef du Personnel, où « ils ont lu la loi sur l'organisation de rassemblements et de piquets de grève puis ont été forcés de signer un document confirmant qu'ils l'avaient lu ».
« La raison de la détention illégale du président du syndicat indépendant des travailleurs de l’usine « AZ Ural », Anatoly Vladimirovich Bannykh, est un arrêt de travail de deux heures, de 7h30 à 9h30, qui était prévu le 18 novembre dans l’équipe d'assemblage des plateformes, sur le convoyeur principal de l’usine. La principale revendication des travailleurs était l'inclusion de la « prime de motivation » d'un montant de 16 059 roubles(150 euros) dans le salaire, comme cela a été fait pour d'autres équipes et ateliers. La commission de conciliation n'étant pas parvenue à un accord ; selon les travailleurs, les représentants de l'employeur les ont alors menacés" (
https://vk.com/wall-197520872_7938)
Le syndicaliste a alors été accusé d’avoir publié un texte de l’opposant bourgeois Navalny sur les réseaux sociaux en 2018. Profitant de cette circonstance, la direction de l'entreprise a déclaré que Bannykh était un « extrémiste » et le syndicat a été accusé de chercher à saper les efforts militaires de l'État russe.
Les documents publiés par le syndicat indiquent en outre : « Selon le syndicat, une audience devait avoir lieu au tribunal municipal de Miass le dimanche 17 novembre 2024. Des ouvriers et de simples sympathisants sont venus soutenir Anatoly, il y avait même des membres du syndicat des « Travailleurs harcelés » de la ville de Tioumen. Dans la soirée du 17 novembre 2024, A. Bannykh a été déclaré coupable en vertu des articles 29.10 et 29.11 du Code des infractions administratives de la Fédération de Russie, passible d'une sanction d’internement administratif d'une durée de 14 jours.
Cette décision de justice sème la confusion parmi les organisations syndicales, notamment parce qu'elle rappelle les pratiques de représailles contre les organisations ouvrières dans les conditions de l'Empire féodal russe jusqu'en 1905 (...)"
Les anarcho-syndicalistes russes nous avons un jugement négatif à l'égard à la fois de la figure et des activités de feu Navalny, qui fut l'un des dirigeants des « Marches russes » nationalistes d'extrême droite. De même, nous critiquons l'orientation de l'Union des syndicats de Russie (à laquelle appartient le syndicat indépendant de l’usine AZ Ural) qui recherche le « partenariat social » des travailleurs avec le capital et l’État. Cependant, nous soutenons pleinement les revendications équitables des travailleurs et leur droit de défendre leurs intérêts par la grève. Nous exigeons la libération immédiate du militant syndical et l'abandon de toutes les charges retenues contre lui !
KRAS-AIT
Original :
https://aitrus.info/node/6265==============
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