j'étais en train d'essayer d'écrire un pavé argumenté sur le pourquoi c'est important de faire présence queer dans le mouvement du 10
Mais en fait je vais faire simple :
Ouais y a des LGBTIphobes dans le bail. Parce que ça brasse large. Ça brasse dans la population prolétarienne notamment.
Et non, tout le prolétariat n'est pas acquis aux idées féministes et LGBTI. Tout le prolétariat n'est pas de gauche.
On va souffler très fort quant à certains propos. On souffle déjà fort en fait, mais bon faut bien tenir la ligne.
Mais c'est quand-même important d'être là. Parce que les gens évoluent au contact des gens.
Il y a des hostiles irrécupérables. Et on les récupérera pas, peut-être même qu'on les écartera.
Mais y a aussi tous les gens qui au contact des queers, se diront que baaaaah... ouais en fait c'est des gens normaux. Ah ouais peut-être en fait c'est pas la fin du monde si des gens existent juste comme iels sont. Ah bah ouais en fait iels existent déjà. Ah en fait ouais les pédé-es pmet les trans font parfois des trucs plus courageux que les autres. Ah ouais en vrai ça me troue pas le cul de genrer cette personne comme elle le veut.
Etc etc
Pas besoin de venir comme des gros gauchistes grocervo, parfois juste exister, se montrer chill, et je mordre que quand c'est trop, ça suffit à amorcer un tournant chez pas mal de LGBTIphobes.
Voilà.
C'est beaucoup du vécu, et du vérifie au fil du temps.
Et avant qu'on me le fasse remarquer :
faites pas ça si vous vous sentez pas, allez pas non plus exister pres de types ouvertement fascistes avec des discours allant bien au delà de la LGBTIphobie ordinaire. Genre les génocidaires et tout, bah c'est pas le coeur de cible.
Vous mettez pas en danger non plus
Par contre juste les gens qui observent, tranquillement et ordinairement LGBTIphobes au fond d'elleux, qui à force d'actions communes et de discussion boisson à la main commencent à vous connaître, et qui malgré des gaffes ne sont pas méchants ou odieuxses avec vous... et qui composent la majorité des gens : bah ça c'est le coeur de cible
Et après quelques temps, peut-être quelques semaines, mois, qui sait des années, vous diront que "Ah bah tu sais au début je te trouvais bizarre. Et puis au fil du temps j'ai compris que c'était moi qui était bete".
Du vécu. Récurrent.
Beaucoup de patience, mais à un moment on est de gauche ou quoi
Je me souviens pendant le mouvement GJ, fin d'Acte 2, blocages importants, grosses émeutes déjà, le gouvernement tremblait déjà.
À gauche on était encore mefiant-es. LGBTIphobies, putophobie, relents racistes notamment antisé, focus médiatique dénonçant le poujadisme, etc.
Mais bah les types iels commençaient à faire flipper sévère l'État et ses chiens de garde
Et là une petite question qui commençait à se diffuser à gauche : "On va quand-même pas les laisser faire la révolution sans nous ?!"
"Si je pars avec les dégoûtés il ne restera plus que les dégoûtants"